Dormir seuls dans le Wadi Rum : Check

Après avoir fait une visite touristique dans une partie du désert du Wadi Rum avec nos guides Sami et Ali, nous voulions quelque chose de plus original. En effet, le désert rouge, qui est la partie touristique et la plus visitée du désert, était surpeuplé, nous nous sommes sentis comme des marionnettes que l’on emmenait d’un coin à l’autre, mais ceci ne retire en rien la beauté du site, mais nous étions mal à l’aise.

A la fin de la journée, au campement, nous discutions avec Sami sur les possibilités de visiter seuls le désert. Peu convaincu, il nous propose néanmoins de nous déposer dans la partie du désert blanc, le moins visité. Il se proposait de venir nous chercher 3h après, ce que nous refusons.

Après une énième négociation, nous avons convenu qu’il nous dépose dans le désert blanc, à quelques kilomètres de l’Arabie Saoudite, et nous allons nous débrouiller pour revenir à pied.

Après avoir dis au revoir à Ali et Sami, nous voilà partis pour l’inconnu ! D’autant plus, sans carte, sans boussole et bien sûr pas de réseau. Ce que je ne recommande pas du tout. Nous avions juste des vivres et un maximum d’eau.

Le désert était à nous et ne demandait qu’à être exploré ! C’était un mélange d’excitation, de liberté et de solitude incroyable.

Notre plan était de se laisser orienter par notre curiosité et d’explorer les endroits intéressants pour la journée, dormir à la belle étoile et de retrouver notre chemin le lendemain en direction du Wadi Rum Village, l’entrée du désert.

Au cours de la journée, nous n’avions rencontré absolument personne ! Le calme était omniprésent et ceci fait beaucoup de bien. Le contraste avec la veille était saisissant, pas de pick-up qui roulent à toute allure, pas de bruit, pas de cris.

A part les insectes, nous n’avions croisé personne !

Comme je le disais lors de mon voyage à Mafate, dans l’île de La Réunion, c’est une vraie méditation pour moi, on vit pleinement le voyage.

Au cours de la marche, nous étions attirés par un petit canyon où il y avait de l’ombre et de la fraicheur. Nous nous y étions installés pour nous reposer et y manger un peu, au menu des dattes, des carottes et un produit qui ressemble à de la nougatine, que nous avions trouvé dans une épicerie du village avant de rentrer dans le désert.

Après cette pause, nous nous enfoncions un peu plus dans le canyon pour l’explorer, les roches s’y sont accumulées, sans doute avec la pluie. Car quand il pleut ici, il pleut vraiment, tellement fort que cela provoque des éboulements.

D’ailleurs, nous pouvions encore voir la technique utilisée par les anciens bédoins pour survivre ici, on peut facilement voir des bassins construits en bas des falaises spécialement pour recueillir l’eau, une technique qui est aussi utilisée par exemple à Petra, mais nous y reviendrons.

Le canyon ne demandait qu’à être escaladé, plus on montait, plus la vue était belle, mais mon niveau en escalade sans corde n’est pas très bon, je me suis arrêté. Et oui, parfois, pour éviter les accidents, il faut connaitre ses limites.

Le niveau en escalade de mon ami Antoine est largement bon, ce qui lui permet d’explorer encore plus le canyon. Ce qui a été une belle expérience puisqu’il a eu une vue encore plus belle !

Je le laisse escalader, pendant ce temps là, je suis redescendu et j’ai continué mon chemin. On s’est donné rendez-vous de l’autre coté.

Une heure à peu près est passée, j’ai fait le tour du jabal (montagne) et je l’ai attendu. Il n’y avait aucun moyen pour Antoine de repasser de l’autre coté, il a rebroussé le chemin et il m’a retrouvé grâce… à mes traces de pas ! Il n’y avait que nous dans toute la zone.

Peu après, on voyait le soleil décroitre de plus en plus vite, il était temps de poser notre campement. En marchant, on avait remarqué un petit cirque naturel entouré de collines. C’était évident, c’est là que nous devions nous installer pour la nuit.
Après avoir exploré, sans succès, les collines à l’entours pour trouver une place pour notre tente, la roche étant dure, nous avions trouver une place parfaite pour la nuit. Imaginez, on descend de la petite colline, et là , on voit une cheminée naturelle pour faire notre feu et un sol rempli de sable pour dormir confortablement, c’est parfait.

Après nous être installés et être partis chercher du bois pour le feu, il est temps de profiter du coucher du soleil.

Le soleil se couchait tout doucement sur ce désert qui nous a si bien accueilli, le silence est toujours roi, le moment est tellement paisible. En nous retournant, nous pouvions voir la roche orange refléter les rayons du soleil et notre cirque naturel où nous allons dormir.

Il faisait nuit noire à présent, et il était temps de faire le feu, le défi était de l’allumer avec une pierre à feu. Nous avions eu beaucoup de mal, mais la joie était immense dès que les étincelles avaient commencé à faire des cendres sur l’écorce, la fumée était devenue de plus en plus épaisse et les flammes avaitt surgi.

Après avoir manger nos légumes, près du feu et bien profiter du moment, une famille de dromadaires s’était rapprochée tout près de nous et ils étaient restés à une bonne distance, curieux des intrus sur leur territoire.

Cette soirée a été mémorable, le coucher du soleil, le feu, les discussions infinies, les dromadaires, le silence. Tout était parfait.

Il était temps de s’installer dans notre tente, où plutôt ce qu’il en restait, puisque pour profiter des étoiles, nous n’avions gardé que la moustiquaire.

J’ai fermé les yeux et je me suis endormi sous le regard de cette falaise en forme de visage.

Pour la petite anecdote, nous avions orienté nos sacs de couchage en direction de l’étoile polaire, du fait qu’elle ne bouge pas dans le ciel tout au long de la nuit, j’ai vu la Grande Ourse tourner tout autour de cette dernière en time laps au fur et à mesure que je me réveillais au cours de la nuit. J’avais la tête qui tournait rien que de vivre ça.

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